Vie

Basses-Laurentides : Sèv-errements

Paradis des érablières, les Basses-Laurentides abritent des cabanes à sucre pour tous les goûts, mais aussi plusieurs entreprises qui utilisent le nectar autrement…

Toute cabane à sucre qui se respecte affiche 10 commandements. "À la cabane, tu viendras au moins une fois l’an" figure en tête de liste. Sortie familiale obligée ou joyeuse équipée entre amis? Chaque printemps amène le retour de cette tradition liée au renouveau de la nature. Cette année, la sève s’écoule d’ailleurs plus tôt que jamais de notre arbre fétiche et, grâce à des écarts de température idéaux entre jour et nuit, la saison s’annonce excellente. Les prix devraient être à la baisse avec une production à la hausse, dixit plusieurs propriétaires d’érablières des Basses-Laurentides. La région compte une quarantaine de cabanes à sucre, commerciales pour la plupart. Difficile de faire son choix autrement que par le bouche à oreille…

Au rang des bien traditionnelles, la P’tite Cabane d’la côte à Saint-Canut (www.petite-cabane.com) propose des repas typiques, visites de cabane et balades en extérieur, mais aussi des spectacles musicaux tous les vendredis et samedis soir. Après la saison des sucres, place à une table champêtre dans un petit salon rustique ou une grande verrière. La "grosse" Cabane à sucre Lalande à Saint-Eustache (www.lalande.ca) a pour sa part un avantage de taille: on peut non seulement la rejoindre en auto, mais aussi en train depuis la gare centrale de Montréal, grâce aux escapades sucrées organisées par l’Agence métropolitaine de transport. En voiture (de train) tous les jeudis et samedis du 20 mars au 10 avril (www.amt.qc.ca/escapadesentrain)! La saison des sucres passée, on vous invitera à y revenir, cette fois pour une représentation au Théâtre des Érables, qui fête ses 20 ans. Le théâtre d’été et d’humour ouvre sa saison le 30 juin par La Journée des dames, avec Béatrice Picard et Sophie Faucher comme comédiennes principales. En juillet suivront De vrais mâles, puis ce sera le tour des pièces Le Remplaçant en août et Asile Story en septembre.

Pour des repas de cabane à sucre "différents", direction l’Érablière du Sanglier à Lachute (514 731-0808). Elle troque au menu l’omniprésent porc pour cette autre bête, alors que la Cabane à sucre Au Pied de Cochon, à Saint-Benoît-de-Mirabel, propose des recettes traditionnelles très revisitées. À titre d’exemple, le pendant de la poutine au foie gras du restaurant montréalais de Martin Picard est la soupe aux pois et foie gras… Le problème, c’est que la cabane est déjà pleine à craquer pour cette saison, mais qu’à cela ne tienne, on vous recommande de prendre rang pour 2011 (450 258-1732 dès décembre; www.cabaneasucreaupieddecochon.com).

À BOIRE

Dans la catégorie érablières sans cabane, L’Ambroisie, de Mirabel, a fait sa marque (y compris à l’international) avec quatre boissons bio 100 % érable (eau ou sirop), vieillies comme un bon vin en belle cave voûtée et briquetée. On visite les installations avec dégustation sur réservation jusqu’en juin, puis du mardi au dimanche. Gagnant de prix prestigieux, le Rupin (dans le style porto à l’érable) affiche 16 % d’alcool, tout comme le Chimères, apéritif rafraîchissant, et Le Roy de Hauteville, élevé en fût de chêne. La maison offre même, avec son Caldeira, un original mousseux à l’eau d’érable, méthode champenoise (450 431-3311; www.lambroisie.com).

Au Vignoble Rivière du Chêne, à Saint-Eustache, le raisin reste roi, ce qui n’empêche pas le sirop d’érable de s’introduire dans 2 de ses 11 produits, dont un vin de glace et un mousseux, presque tous médaillés provinciaux. Le proprio Daniel Lalande n’est pas pour rien arrière-petit-fils du fondateur de la Cabane Lalande, auquel L’Adélard rend hommage. Ce vin blanc aromatisé au sirop d’érable a des allures de muscat à saveur québécoise, tandis que L’Éraportéross, vin rouge fortifié et aromatisé au sirop d’érable, évoque davantage un porto (visites et dégustation: 450 491-3997; www.vignobleriviereduchene.ca).