Vie

Nicolet : À la vie!

En présentant À la vie, à la mort en première nord-américaine, le Musée des religions du monde de Nicolet frappe un grand coup. Ici, la mort nous regarde droit dans les yeux. Bouleverse. Cap sur Nicolet.

La porte de la salle d’exposition s’ouvre sur 54 photographies format géant immortalisant 26 personnes, avant et après leur décès. Le propos peut certes paraître noir, voire repoussant de prime abord. Il n’en est pourtant rien. Le photographe Walter Schels et la journaliste Beate Lakotta ont su capter en mots et en images le portrait de ces gens à leurs derniers moments, de façon digne et artistique, sans fioritures. À nu. À froid. De face, de côté comme de plongée. En regardant tous ces morts sur image qui semblent flotter, en paix, de façon si sereine, la mort elle-même devient belle à voir. Et les peurs face à ce dernier passage s’envolent, comme les âmes.

Mais avant la mort, il y a la vie et ses tout derniers instants. Touchants. Réflexion, réconciliation, acceptation, angoisse, panique, espoir, colère, tout s’impose devant la Grande Faucheuse. Qui que nous soyons, nous passerons tous par le chemin obligé, ce qui nous rend si vulnérables, tant devant une enfant de 17 mois intubée qu’une dame de 82 ans. Parfois ce sont les images qui frappent, parfois ce sont les mots qui renversent. Comme lire que cette mère de 30 ans, malade, se jurait de mourir seulement après son fils de 6 ans, malade lui aussi, tous deux captés en photos. Maman est finalement décédée 25 jours après son petit Janik. Ou encore cet homme qui, pour apaiser ses peurs, a eu besoin qu’une aide-soignante lui explique ce qui allait lui arriver, d’aller voir la dame d’à-côté qui venait de décéder et de se laisser bercer par sa mère, jusqu’à la fin. Et le sourire de cette Ursula, qui a vécu pendant de nombreuses années dans une maison pour psychotiques, qui dit: "Il y a quelques années, j’étais très malade. C’était terrible. Mais maintenant, je suis en parfaite santé." Ou cet Heiner qui déplore: "Personne ne me demande comment je me sens. Parce qu’ils ont tous la frousse. Ce qui me blesse, c’est cette façon d’éviter le sujet, de parler de tout et de rien. Ne comprennent-ils pas? Je vais mourir, moi!" Tant d’histoires pour raconter la mort.

Du premier au dernier souffle, chacun aura vécu à sa manière. À la fin, certains seront seuls, d’autres entourés; certains parleront, d’autres garderont le silence. Chaque fois, le moment sera unique, comme la vie.

Conjointement à cette exposition, le musée présente Deuils, qui explore d’intéressante façon les différents rites et coutumes entourant la mort chez les bouddhistes, les hindouistes, les musulmans, les juifs et les chrétiens.

Jusqu’au 6 septembre. www.museedesreligions.qc.ca

MADEMOISELLE

À quelques kilomètres de là, la Maison Rodolphe-Duguay propose une manière totalement différente de voir une autre mort, celle de l’objet télévisuel des années 1960 à 1980. Mademoiselle (signature de Marie-Eve Proteau de l’ancien duo Sarbacane) offre jusqu’au 4 juillet ses Liaisons pop, 10 objets-tableaux colorés, intrigants et fascinants. Ici, les anciennes télés servent de cadres aux toiles figuratives sur acrylique de l’artiste, intégrées à même l’écran. Dans la maison, qui propose aussi Foi du peintre-graveur Rodolphe Duguay, le contraste est saisissant. Également à signaler, la Journée des dentellières et des brodeuses le 12 juin. www.rodolpheduguay.com

COMÉDIE

Enfin, puisqu’il faut bien rire, la troupe Les Comédiens de l’Anse s’amène cette année avec la comédie fantaisiste Vingt Mille Noeuds sur les mers. Écrite et mise en scène par Élise Rivard, assistée de Camil Bergeron, cette pièce réunira près d’une centaine de bénévoles. Du 25 juin au 17 juillet au Centre des arts populaires de Nicolet. www.comediensdelanse.com

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Auberge Godefroy
17575, boulevard Bécancour, secteur Saint-Grégoire, Bécancour
819 233-2200
www.aubergegodefroy.com
Prix: Midi 35 $ Soir 100 $

À 10 minutes de Trois-Rivières, ce membre du réseau Hôtellerie champêtre – qui offre aussi des soins de santé – compte parmi les plus prestigieux sites de la région. La salle à manger, vaste et d’un chic de bon goût, bénéficie régulièrement de la présence discrète d’un pianiste. C’est avec professionnalisme que défilent les éléments du repas, dans une ambiance élégante sans être guindée. Arômes délicats, cuisson parfaite, légumes de choix, tout dans l’assiette ravit, et ce, qu’on choisisse l’oie ou l’agneau. Au dessert, deux découvertes décadentes: l’assiette de dégustation offrant six bouchées différentes (mini-crème brûlée, glace aux fruits, beignet aux épices, etc.) et le gâteau au chocolat épicé, un véritable délice.