Vie

Chaudière-Appalaches : Air marin, air chaud

La Côte-du-Sud dans Chaudière-Appalaches offre son lot de belles découvertes pour l’été. En voici trois pour amateurs de bateaux et d’antiquités.

Le "nouveau" Musée maritime du Québec

Cette institution vénérable de L’Islet-sur-Mer, dédiée à la mémoire du capitaine et explorateur Joseph-Elzéar Bernier, natif du village, a fait peau neuve l’an passé. Non seulement a-t-on restauré l’imposant ancien couvent qui l’abrite, mais on a aussi agrandi le musée par un bâtiment très contemporain, dont l’entrée s’ouvre sur un lobby avec café-terrasse, boutique et accès direct à l’une des principales attractions du lieu: la visite de ses trois bateaux-musées (le brise-glace Ernest-Lapointe, l’hydroptère NCSM Bras d’or et le voilier J.E. Bernier II). À partir du 29 mai, on pourra visiter un brise-glace entièrement rénové, alors que l’an prochain, c’est l’exposition permanente, conçue à partir de la plus importante collection maritime du Québec, qui sera renouvelée. En plus des salles d’exposition, on peut réserver une "visite VIP" pour accéder aux réserves du musée. Quelque 200 maquettes de bateaux y sont entreposées, mais aussi de nombreux outils de navigation.

La nouvelle zone d’accueil du musée, explique sa directrice Marie-Ève Brisson, a été conçue comme une lunette d’approche, avec bois et acier, s’ouvrant en transparence sur le parc des Ancres, où trônent les bateaux. Avant ou après être monté à bord, rendez-vous sur l’esplanade. Le sculpteur Pierre Bourgault y a installé un projet d’art public. L’oeuvre prend la forme d’un grand porte-voix par lequel on entendra des messages du public, comme s’ils jetaient des bouteilles à la mer. Les visiteurs pourront écrire un message ou enregistrer dans le musée un témoignage sur leurs préoccupations par rapport à l’environnement ou au monde marin. Certains seront retransmis dans le porte-voix extérieur, mais on pourra aussi les dire en direct. La sculpture, nommée messageàlamer, a été construite en aluminium, manganèse et chrome, explique l’artiste, qui revendique surtout l’aspect poétique de son installation.

Chaudes antiquités

Deux petites entreprises artisanales de la région valent un arrêt pour ceux qui aiment les antiquités mais aussi le bel oeuvre utile. À Berthier-sur-Mer, les amoureux de vieux poêles à bois ne manqueront pas la visite de la salle d’exposition des Poêles à bois Blais. L’entreprise, gérée par les frères Adrien et Gérard Blais, répare et remet à neuf les poêles à l’ancienne des réputées marques Bélanger, L’Islet ou Légaré, créés à partir de la fin du 19e siècle. Ils redonnent du lustre à la fonte comme à l’émail, refont faire carrément des pièces à partir de moules sculptés dans le bois. Les plus beaux de la gamme Bélanger, apparue à Montmagny en 1925, sont les Royal et les Président, avec leurs carreaux de céramique, du nickel doré ou chromé étincelant et des chauffe-plats en émail au-dessus des ronds.

Ce sont de véritables oeuvres d’art, qu’on peut certes considérer comme telles, mais ils sont toujours fonctionnels. Les poêles peuvent en effet chauffer une pièce comme permettre de cuire des plats au four ou des galettes de sarrasin sur les ronds de fonte! Si les poêles électriques ont sonné le glas de la fabrication des cuisinières à bois dans les années 1950, les frères Blais ont repris le flambeau en fabriquant aussi de nouveaux poêles, plus petits mais tout aussi fonctionnels que les anciens. L’automne prochain, promettent-ils, un petit poêle Blais devrait être mis en vente au prix d’environ 2500$, contre 7500$ pour un Président rénové!

Pierre Lemieux, PDG d’EcoRad de Saint-Jean-Port-Joli, est aussi un artisan passionné. Sa marotte à lui est le recyclage de radiateurs anciens à eau chaude et à vapeur, transformés à l’électricité. Et il ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de ce type de radiateur pour réduire les coûts de chauffage. Les vieux radiateurs en fonte qu’il utilise sont aussi de véritables oeuvres d’art, en colonnes dodues, savamment sculptées, comme ces reliques de l’American Radiator Company. "Chaque fondeur avait son sculpteur de bois", explique-t-il.

Remis à neuf, ces superbes radiateurs sont découpés en diverses sections, posés à terre ou fixés au mur. Ils fonctionnent avec une résistance électrique et "procurent la même chaleur qu’une plinthe électrique tout en consommant 18% moins d’énergie". En plus de participer à une meilleure efficacité énergétique en revalorisant ces radiateurs, Pierre Lemieux a la conscience environnementale tranquille: "Récupérer 100 kilos de fonte de la casse pour rénover des radiateurs évite, assure-t-il, beaucoup de gaz à effet de serre".

Carnet d’adresses /

Musée maritime du Québec: www.mmq.qc.ca

Poêles à bois Blais: www.poelesaboisblais.com

EcoRad: www.ecorad.ca