Vie

Festival Musique du bout du monde de Gaspé : Paroles du bout du monde

Quelque 14 heures plus tard, après des kilomètres de paysages à couper le souffle qui ont défilé devant nos yeux, notre train fait discrètement son entrée dans la gare de Gaspé. La première chose que nous apercevons, en mettant les pieds à terre, ce sont les mâts des voiliers accostés aux quais de la marina voisine. Une odeur de sel nous chatouille les narines.

Sans doute parce que nous avons une bonne idée du nombre de kilomètres que nous aurons à parcourir durant notre périple, notre départ de Montréal se fait dans la légèreté, un jeudi après-midi d’août 2010. Une fois bien installés dans notre cabine, nous relevons la tête pour réaliser vaguement que le soleil se couche; nous clignons des yeux que, déjà, il reparaît à l’horizon. Quelques lignes de Volkswagen Blues nous reviennent à la mémoire cependant que notre esprit se prépare à faire de nouvelles découvertes musicales. Notre voyage doit nous mener jusqu’à l’autre bout du monde ou, comme le disaient les Micmacs, à Gespeg – devenu Gaspé par l’usage -, mot amérindien que l’on pourrait traduire par "fin", "bout", "extrémité". C’est d’ailleurs pour rendre hommage à ces origines présumées du nom de leur ville que les organisateurs du Festival Musique du bout du monde de Gaspé ont ainsi appelé leur grand-messe annuelle.

Premier constat: Gaspé est une ville magnifique. Découverte du centre-ville, puis de la géographie des lieux: une baie là, une autre là, et puis le golfe, qui s’égare au loin comme s’il était infini. Notre délégation journalistique est traitée aux petits oignons par des hôtes qui ne tarissent pas d’éloges envers leur ville. Oui, c’est l’évidence, c’est même pratiquement de l’ordre du devoir: il faut aimer une ville magnifique comme Gaspé avec passion.

Arrivée dans le parc Forillon, puis découverte des Petites Maisons du Parc, où nous serons gracieusement logés durant notre séjour. Puis, direction centre-ville, où nous profiterons d’une programmation audacieuse pendant toute la durée du festival. Sous la présidence d’honneur de l’humoriste Boucar Diouf, le rappeur montréalais SoCalled et son acolyte David Krakauer, Bassekou Kouyate et son groupe de musiciens maliens puis le Cubain Carlos Placeres se succèdent notamment sur la scène. Un bel hommage à la diversité, qui ne manque pas de marquer l’édition 2010 du festival.

"Nous croyons avoir une certaine responsabilité sociale envers la population de la Gaspésie", nous explique Martin Roy, le directeur de la programmation, lorsque joint pour discuter des spectacles de 2011. "Le mandat que nous nous étions donné, lorsque nous avons créé le festival en 2003, était de faire voyager nos spectateurs par la musique et de les ouvrir à de nouveaux horizons." Cette année, le festival – qui en sera à sa huitième édition – comptera sur la présidence d’honneur de Daniel Boucher pour présenter des artistes comme Élage Diouf, Bambara Trans, Sergent Garcia, Rafael Zaldivar, DjiDji et Inus Aso, mais aussi des figures plus connues du public comme Florence K et Bernard Adamus.

"Je crois que nous avons trouvé un bel équilibre dans notre programmation, avance Martin Roy. L’idée est de profiter de la présence de têtes d’affiche connues du public pour faire découvrir nos autres invités." Une formule qui devrait assurer la pérennité de ce petit bijou de festival qui vous incitera peut-être, comme cela était le cas pour nous, à la même époque l’année dernière, à faire le pas de la découverte grâce à la musique… du bout du monde.

www.musiqueduboutdumonde.com