Katerine
8ème Ciel

Lorsqu’il nous avait interprété quelques morceaux débiles comme Barbecue à l’Élysée lors du concert de sa charmante épouse Helena Noguerra au dernier festival de Jazz, on se disait, à regret, que Katerine allait creuser plus à fond dans le minimalisme potache de L’homme à 3 mains. Surprise! Si l’humour débile atteint ici des sommets (ou les bas-fonds), le dandy vendéen vient également de livrer son album le plus abouti et le plus sophistiqué en carrière. Les brillants Recyclers qui l’accompagnent naviguent du r’n’b au easy listening au jazz avec la même aisance que Katerine met à déraper des bluettes sentimentales aux poèmes dadaïstes ("Mon père est un autobus impérial ; ma mère est une bouteille d’eau minérale", chante-t-il dans Cervelle de singe). Deux personnages inusités (Général Fifrelin et Boulette) font aussi leur apparition permettant de nouvelles aventure sonores et un humour encore plus crade. Réjouissons-nous, car en quelques jours, la France vient de nous donner deux des meilleurs albums de l’année: sa face sombre, avec Bashung et son visage kaléidoscopique et halluciné avec l’inclassable Katerine.