Ferg est passé devant la ligne en sortant un premier album payant, sans mixtape préalable, comme si on était en 1997. Cette nostalgie bien de notre temps se perçoit également dans ses choix d’invités (il a poussé la fascination du A$AP Mob pour les Bone-Thugz en les invitant pour vrai, mais on aurait pu passer une autre décennie sans Onyx et B-Real) et sur l’infectieux hymne à Shabba Ranks, inimitable légende du dancehall. Ferg propose toutefois un éclectisme contemporain, fruit d’une volonté de dire quelque chose (même si ce n’est pas très clair), plutôt qu’une stratégie pour plaire au plus grand nombre. Ses envolées chantées, dont son essai au «sad rap» sur Fergivicious, sont tout à son honneur, comme d’avoir sorti le génial Jim Jonsin de sa torpeur. On en gardera autant qu’on en jettera.
Guide albums
A$AP Ferg
Trap Lord
Columbia/Polo Grounds, 2013