Depuis le classique A Love Supreme, de Coltrane, de nombreux jazzmen se sont intéressés de près à la chose spirituelle, et, chacune à sa façon, les nouvelles parutions d’iks et de Akosh S. Unit s’inscrivent dans cette tradition. Enfin, on ne sait trop si le terme jazz s’applique à la musique d’Akosh S. Unit, le groupe du saxophoniste Akosh Szelevenyi, qu’on a déjà vu sur scène en compagnie de Noir Désir. À mi-chemin entre le free jazz et le folklore est-européen, Élétter («Espace de Vie», en hongrois) supporte mal les étiquettes. À une sorte de world beat aseptisé, il oppose une «musique de terres», pleine de spontanéité, de cris (de joie ou de souffrance, souvent interprétés par Bertrand Cantat de Noir Désir) et d’explosions sonores très «humaines». Pierre Alexandre Tremblay, bassiste et tête dirigeante du collectif iks, est un jeune homme ambitieux, et cet hommage aux Orishas, divinités du peuple Yoruba, en témoigne bien. Mais, contrairement à Akosh, iks éprouve beaucoup de difficultés à laisser la spiritualité prendre le dessus sur la technique, au demeurant impeccable. Moins éclectique que son prédécesseur, Punctum, Une heure volée au temps est un disque très jazz fusion qui plaira surtout aux musiciens et aux amateurs de prouesses virtuoses.
Akosh | |
iks |