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Alain Caron: 5

Alain Caron
5

Norac/Select, 2003

À quoi rêve un bassiste électrique, la nuit? À un disque comme celui-ci. Tapissé de sonorités feutrées, modernes; avec des mélodies dissonantes et sinueuses sur des rythmiques hyper-tight. Oui, il y a un solo de basse fretless dans la quatrième pièce, Ink Illusion. Mais la première qualité de ce disque, ce sont plutôt les thèmes écrits et surtout cette manière de monter le décor et de peaufiner des ambiances propices à l’exploration et au suspens. Le batteur Paul Brochu a cédé sa place à Tony Albino, qui s’applique à un jeu minimal mais très efficace. François D’amours au sax est égal à lui-même mais le ténor Bob Franceschini est épatant dans Double Agent. Même le très alternatif cosmonaute Jérôme Minière – l’auteur-compositeur de l’année! – participe à la mise en scène de cette trame sonore essentiellement nocturne. C’est intrigant, rempli de clins d’oil, intéressant de bout en bout. Play et Call Me Al étaient des disques brillamment arrangés et remarquablement bien joués. Mais celui-ci est plus soigné, plus atmosphérique, plus aventureux. Électro-jazz post-fusion? Peu importe l’étiquette, on vous reçoit 5 sur 5, Monsieur Caron.