Souchon est un extrémiste, une roulette russe. Un coup, le génie frappe, l’autre, l’exaspération tue. Cet album ne fait pas exception à la règle. La chanson d’ouverture, Putain, ça penche, égrène une longue litanie ennuyeuse de marques de commerce, suite ratée de Foule sentimentale; la complaisante Bonjour tristesse cède à la facilité de la rime; le pseudo-reggae En collant l’oreille sur l’appareil horripile. Heureusement, on retrouve le Souchon que l’on adore, tout en douceur mélancolique (À cause d’elle; Le Mystère; Le Marin; La Vie Théodore), avec des chansons d’amour splendides (Lisa; L’Île du dédain), des broderies délicates aux mélodies inoubliables. Et lorsque le chanteur redevient subversif, il offre avec Et si en plus il y a personne une des pièces maîtresses de toute sa discographie unique, souvent novatrice, parfois révolutionnaire.
Guide albums
Alain Souchon
La Vie Théodore
EMI, 2005