Ce groupe du Midwest qui est devenu une véritable icône du mouvement emo à la fin des années 2000 alors qu’il était pourtant inactif (le seul album inscrit à leur curriculum vitae datait de 1999!) avait tenté le coup du grand retour en 2016 avec un deuxième opus à la production inconstante et un brin décevante, compte tenu de l’attente. Cette fois, la formation américaine ne déçoit pas et largue un troisième projet nettement plus fignolé, tergiversant vers des sonorités contemplatives et éblouissantes, entre autres sur Silhouettes, longue trame introductive qui ensorcelle par ses notes de glockenspiel et son jeu de guitares hypnotisant. Sans pour autant déplaire à son bassin d’admirateurs peut-être plus accoutumé aux sonorités rock du groupe, LP3 risque d’élargir son auditoire avec cette inclinaison atmosphérique aux teintes minimalistes. Explorant les tourments de la quarantaine et de la paternité au lieu de celles de l’adolescence comme sur LP1, le chanteur Mike Kinsella défend son spleen avec conviction, faisant même appel à Hayley Williams (Paramore) sur la jolie ballade – quoiqu’un peu prévisible – Uncomfortably Numb et à la montréalaise Elizabeth Powell (Land of Talk) sur la languide Every Wave to Ever Rise. De passage à Santa Teresa le 19 mai.
[youtube]CaZUVZ2F_Dc[/youtube]