Issu de la scène slam de Saint-Denis, Ami Karim s’enfonce à son tour dans la brèche ouverte par Abd Al Malik et Grand Corps Malade. Appuyé par quelques partenaires de ce dernier (dont S Petit Nico), le poète urbain vise le coeur et atteint sa cible à plus d’une reprise sur ce premier opus. Avec des mots simples mais percutants, Karim pose un regard à la fois lucide, tendre et amusé sur son environnement et son passé. S’il possède une voix moins profonde que son compatriote, son univers sonore est plus éclaté et invitant. Fin observateur du quotidien, il enrobe sa prose de trames sonores funky, jazzy ou hip-hop, nourries au piano, à la guitare et à la batterie nerveuse. On se serait passé de la grandiloquence des violons, mais, sur la plupart des titres, Karim fait preuve de retenue et de bon goût. Une réussite.
29 % de dépouillement et d’introspection
18 % d’élans jazzy irrésistibles
17 % de mélancolie à fleur de peau
14 % de gros funk bien gras à la Shaft
12 % de Grand Corps Malade
10 % de textes qui donnent envie de sourire