Né à Montréal mais fasciné depuis toujours par la culture créole en raison de son origine familiale, le percussionniste Daniel Bellegarde nous livre ici le vieux projet dont il a longtemps rêvé. Les quadrilles et les contredanses jouées sans artifice nous ramènent dans la Caraïbe du temps des colonies (Martinique, Guadeloupe, la Dominique, Haïti) où l’on a vu jadis, dans l’univers rural, cette fusion improbable des traditions africaines et européennes. La voix délurée de Marco Jeanty fait merveille, notamment dans le chant vaudou Kafou Tengendeng, ce rara païen qui ouvre le bal. Puis, avec une manouba en guise de basse, un authentique violoneux québécois (David Boulanger), un banjo que se partagent l’ami maghrébin Hassan El Hady et l’expert troubadour Toto Laraque, ça sent bon la fête champêtre. Mais on effleure aussi la musique urbaine de Nemours Jean-Baptiste et du Jazz des Jeunes. Pourquoi pas?
Guide albums
Anba Tonèl
Bellegarde
Indépendant, 2018