J’écrivais en 2010 à propos du disque précédent d’André Gagnon, Les chemins ombragés, qu’il s’agissait-là de chemins dans lesquels on n’avait pas à craindre de se perdre et, encore une fois ici, ce n’est pas dans les formules mélodiques bien ordonnées du compositeur ou dans ses enchaînements harmoniques sans surprise que l’on risque de s’égarer. Mais ce n’est pas le but de la manoeuvre; ces petites voix chantent toutes la même chanson tristounette, en 10 nuances de gris, pour mieux chatouiller le ressort nostalgique de l’auditeur. Le pianiste ressort même une pièce, Aria, que revisitent le violoncelliste Guy Fouquet et la mezzo Catherine Robbin, qui l’ont enregistrée il y a 30 ans. C’est que ces petites voix sont persistantes.
Guide albums
André Gagnon
Les voix intérieures
Audiogram, 2016