Anita Lane
Sex O'Clock

L’ex-muse et compagne de Nick Cave nous avait déjà séduits, il y a quelques années, avec le sombre et suave Dirty Pearl, presque entièrement composé et réalisé, comme ce Sex O’Clock bien nommé, par le Bad Seed Mick Harvey (Bertrand Burgalat s’occupe à merveille des arrangements de cordes). Ici, Anita Lane se fait mutine et ludique, s’amusant au jeu de la séduction en souriant de toutes ses dents, avec des pièces presque comiques comme Do the Kamasutra ou The Next Man that I See ("I think that I’ll just make love to… "), tout en orgue et en violons scintillants, et des titres carrément funky (Light Possession, Do that Thing). Mais attention: un sourire révèle parfois des crocs, qui mordent avec cynisme et aplomb (Home is Where the Hatred Is, reprise de Gil Scott-Heron ou I Hate Myself, non-créditée, que l’on pourrait croire signée par Cave). Mais peu importent les armes, Lane arrive toujours à nous faire du charme, jusque dans cette reprise de l’hymne partisan italien Bella Ciao. Sexy et suave.