La simple énumération de ces dix talents d’ici qui jouent à la chaise musicale autour du piano de la chanteuse beauceronne aux racines abénaquis justifie à elle seule les quatre étoiles et, bien sûr, l’acquisition de cet album-concept d’un dépouillement exemplaire. Claude Nougaro avait bien fait jadis une tournée et un double compact de chansons avec Maurice Vander, son vieux compagnon de jazz, qu’il avait baptisé Une voix, dix doigts, et Anne Ducros avait fait défiler plusieurs claviéristes sur le même opus. Mais Annie Poulain va plus loin. Signant tantôt les musiques, tantôt les textes, elle collabore à la création avec ses invités Bourassa, Amirault, Arapyan et Gagnon. Des emprunts: Le sablier fendu de Luc De Larochellière (1988) joué par le formidable Zaldivar – d’origine cubaine –, Felipe à Marianne Trudel et Le temps des papillons de Mario Vignault, avantageusement défendu par Emie R. Roussel. À signaler: les portraits du livret, dessinés par Annie Kim Thériault.
Guide albums
Annie Poulain
Dix pianos, une voix
Arte Boréal / Outside, 2018