Aphex Twin
Drukqs

Où Richard D. James, grand gourou de l’électro expérimental, répand sur terre la manne que ses ouailles attendaient depuis cinq ans (son dernier album sous le nom d’Aphex Twin remonte à 1996). À écouter cette imposante collection de 30 pièces hétéroclites et sans liens apparents (si ce n’est que ces titres indéchiffrables, comme Kladfvgbung Micshk, Gwarek 2 ou Btoum Roumada), on a l’impression que l’homme s’est contenté de vider ses tiroirs. Il s’agit presque d’une anthologie, quelque part entre Selected Ambient Works (avec plusieurs petites mélodies romantiques au piano) et l’album Richard D. James. On passe du drill’n’bass furieux au dépouillement acoustique, des breakbeats hachurés aux superpositions plus organiques. Certainement trop radical pour les fans de Windowlicker, et trop touffu pour quiconque (près de deux heures d’AFX en ligne, ça vous use les oreilles), Drukqs ne recèle pas moins de petits trésors numériques. L’ennui, c’est que ces dernières années, le phénomène Aphex Twin a pris des proportions insoupçonnées en marge du travail de James. Les disciples auraient-ils dépassée le maître? Non, l’homme a encore trop de génie pour être écarté du revers de la main.