L’heure de la résurrection a sonné pour Arctic Monkeys, après deux albums que l’on qualifiera en rétrospective de période de transition. Grâce à un sens nouveau du groove (nombreux clins d’œil G-funk), à des solos sabbathiens et à des ballades cafardeuses, les jeunes vétérans requinquent leur rock sur AM sans jamais pourtant cesser de sonner strictement et parfaitement Arctic Monkeys. Dans la posture fashionably abîmée du gars qui renverse son verre d’une main et texte son ex de l’autre, Alex Turner s’érige en grand chantre de la génération sextos et sublime le spleen du last call en une série d’aphorismes où se confondent sincère détresse et salvatrice autodérision («Baby we both know that the nights were mainly made for saying things that you can’t say tomorrow day»). De petits soirs d’ivresse hagarde auront donné naissance à un grand disque.
À écouter
Do I Wanna Know? http://www.youtube.com/watch?v=bpOSxM0rNPM