Avec les années, AS Dragon fut, tour à tour, house band fantasmé par Bertrand Burgalat pour Tricatel, puis groupe accompagnateur de Michel Houellebecq. Depuis l’arrivée en ses rangs de l’exubérante et androgyne Natasha Lejeune, sorte d’Iggy Pop au féminin, la formation post-punk française a pris une autre allure. Il y a chez ce dragon à cinq têtes une tension constante entre les membres, qui fignolent des chansons «trash romantiques», dixit Natasha, tendues, haletantes (Morte, sommet du disque glissé en ouverture), effrontées sans être impolies. Nappes de synthés glaciales, guitares qui ont de la gueule, mélodies presque pop douces-amères, et aussi ce point de vue féminin mis de l’avant dans les textes intrigants signés par la chanteuse et l’écrivaine française Virginie Despentes. Une étourdissante force de frappe.
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AS Dragon
Va chercher la police
Naïve/Fusion III, 2006