Guide albums
Éloi et Jonathan Painchaud: Au nom du père

Éloi et Jonathan Painchaud
Au nom du père

Atlantis/Select, 2002

Premier chapitre de l’après-Okoumé, les frères Painchaud se réinventent en version soft, proposant une présence tranquille et souriante. Les cordiales retrouvailles inspirent des chansons taillées dans le velours, enrichies d’effets nouveaux et de sons frais (saxo et trompette ici et là) autour desquels tout danse et s’ordonne. Acoustique à souhait, parfois sur fond de musiques douces instrumentales (Petite symphonie, Verre bouteille, Berceuse), on aborde l’écoute avec un a priori favorable. Normal, ce disque transpire la liberté: il faut entendre Jorane gazouiller son délicieux dialecte sur Ranch Flavor… À tenter de saisir le présent imparfait et le passé décomposé, les frangins prennent le parti de la sérénité (l’antidote au deuil), renforcée de mots simples (sur Mon plus beau rêve, ça passe, sur Shalala, ça casse). À la suite du jubilatoire et inattendu Plan B, aussi décoiffés que nous étions de cet impitoyable vent des Îles-de-la-Madeleine, cette promenade à marée basse s’imposait. Et fait beaucoup de bien.