On se méfiait un peu de Damon Gough, alias Badly Drawn Boy, déjà auréolé des titres de «Beck anglais» ou de «meilleur songwriter de sa génération» par la presse européenne. Difficile de savoir par quel bout prendre ce talentueux touche-à-tout, qui a les couilles de mettre du cor français et du violoncelle un peu partout, de s’offrir un instrumental à l’orgue solo, et de passer d’une bossa beat-box à un pop-folk digne des Byrds. Mais il a beau bouffer à tous les râteliers, Gough écrit des chansons (école Beatles), pas des manifestes déconstructivistes. En fait, s’il slalomait un peu moins entre les genres, il pourrait ressembler à une sorte d’Elliott Smith vitaminé. Véritable génie ou habile faussaire ? On ne le saura qu’au prochain album. En attendant, il y amplement de quoi se mettre sous la dent dans ces 18 compositions.
Guide albums
Badly Drawn Boy
The Hour of Bewilderbeast
XL/Select, 2000