Ballaké Sissoko
At Peace

Dire d’un album qu’il est reposant n’est pas toujours un compliment. Une œuvre peut être dénudée et apaisante sans atteindre la plénitude et la profondeur. Mais Ballaké Sissoko n’est pas seulement un grand musicien malien, c’est un grand musicien tout court. Le public de Montréal l’avait découvert, il y a bientôt deux ans, dans un magnifique duo intime, à L’Astral, avec le violoncelliste Vincent Ségal. Cette fois, le Français s’est installé derrière la console pour réaliser l’album solo de son ami, bien qu’il laisse traîner son archet dans quelques pièces particulièrement planantes. Ces histoires sans paroles contées sur les 21 cordes d’une kora magique du fin fond de l’Afrique ont comme une noblesse d’âme et une humilité qui vous rendront plus sages. Et parfois, en tendant l’oreille, on entend Ballaké marmonner, car il se croit tout seul.