Tempus fugit. Ginette a des chaleurs, le pic-bois se cherche une forêt boréale, Montréal parle six langues dans ses fonds de ruelle, pis le phoque en Alaska, man, c’est pas facile depuis le sida. Trente ans tout juste que cinq musiciens et un auteur (essentiellement Huet, Rivard et Léger) reprenant le témoin des mains des chansonniers accouchaient de 11 titres légendaires qui achevèrent de légitimer notre fière et bâtarde culture urbaine. Outre une "remasterisation" qui s’entend particulièrement sur les guitares, cette édition 30e est trop semblable à l’original. Pourquoi pas 15 pages de livret pour raconter, pourquoi pas plein de jolies photos de pattes d’éléphant? Parce que l’usine culturelle anglo-saxonne qui réédite ça s’en fout. C’était, il est vrai, avant que l’industrie du disque d’ici se prenne en main. Dommage, c’est tellement beau!
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Beau Dommage
Beau Dommage, édition 30e anniversaire
EMI, 2005