Beethova Obas
Planèt la

C’est le quatrième album en 10 ans – mais le premier distribué chez nous – pour le guitariste et chanteur haïtien Beethova Obas, l’auteur-compositeur le plus racé et peut-être le plus important de sa génération. Après Le Chant de liberté, Si et Pa Présé, il est donc temps de découvrir cet esthète au murmure caressant. En duo avec son jeune frère Emmanuel, accompagné par la crème des musiciens antillais, la musique de Beethova ressemble de plus en plus aux tableaux de son père, Charles Obas, un peintre génial et torturé qui faisait pleuvoir sur ses toiles une immense mélancolie (voir La Pli). Et même s’il se fait tendre (Sa’a Cho), narquois (Ki bagay) ou troubadour débridé (Dégâts, un pot-pourri de rengaines célèbres d’Achille Paris), Beethova préfère susurrer son blues tropical dans Planèt La, une ode à notre mère la Terre, signée du poète de Côte Plage Paskal Jan Winer, et littéralement illuminée par le piano magnifique du Guadeloupéen Alain Jean Marie.