Au terme de neuf mois de tournée en Europe, Ben Harper s’est enfermé dans un studio parisien avec son groupe, pour accoucher en sept jours de ce futur classique soul-folk à ranger aux côtés du meilleur d’Otis Redding, Bill Withers ou Van Morrison. Après douze ans et huit disques, la musique de Harper distille toujours cette fraîcheur et cette sincérité qui la distinguent de la production contemporaine. De l’hymne de ralliement aux accents bluesy qui ouvre l’album (Fight Outta You) à la chanson éponyme qui le clôt, mélancolique autopsie d’un amour contrarié («You say that I misheard you/But I think you mispoke»), Lifeline déploie des couleurs harmoniques, mélodiques et thématiques variées, avec une qualité d’émotion constante et, surtout, une impression d’immédiateté hélas devenue rare en musique pop. L’incorrigible sentimental en moi retiendra bien entendu Needed You Tonight et ces vers que tout aspirant auteur de chansons aurait aimé signer: «I lie awake in a middle of a pain with no end in sight/I needed you tonight». Right on, dude!
Guide albums
Ben Harper & the Innocent Criminals
Lifeline
Virgin, 2007