Le titre de ce sixième album de Biolay et sa première chanson, Aime mon amour, crachat au visage du nouvel amant de sa femme, permettaient de nourrir tous les espoirs. Le Benjamin fielleux, querelleur et confit d’amertume de Trash yéyé – celui que l’on préfère, bien sûr – aurait-il repris le dessus sur le crooner policé à la barre du néanmoins monumental La superbe? Pas tout à fait. En mode indolence, le ténébreux butine d’un invité à l’autre (Vanessa Paradis, Carl Barât) et pioche dans une kyrielle d’influences (dont celles du new wave et du rap, avec rimes électrochocs d’Orelsan et d’Oxmo Puccino à la clé) pour assembler cette antisuite plutôt bâtarde de son plus grand succès en carrière. Disque mineur d’un jeune géant.
Guide albums
Benjamin Biolay
Vengeance
Audiogram, 2012