Le premier CD de Bertrand Belin est fait de ce mélange de nostalgie et de mélancolie que l’on appelle la saudade. La voix se traîne, le violoncelle et les violons appuient encore un peu plus sur la corde du spleen. Belin sourit tristement. Heureusement, son talent de guitariste (il a joué pour Bénabar) ensoleille un peu l’ensemble de ces chansons jazzy acoustiques. Elles rappellent parfois Henri Salvador, Gainsbourg (son magnifique album guitare électrique/basse Confidentiel est une influence revendiquée par Belin), et Boris Vian (humour et jazz): "Tu écoutais de Vian, la chanson Barcelone / Agenouillé, le front levé devant la stéréo". Ce chanteur évolue dans un décor suranné, mais attachant. Sur scène, on le dit fabuleux raconteur d’histoires. On ne demande qu’à se laisser séduire.
Guide albums
Bertrand Belin
Éponyme
Sterne, 2005