Bill Ware
Sir Duke

Parmi tous les albums soulignant le 100e anniversaire de Duke Ellington parus en 1999, celui du vibraphoniste Bill Ware, arrivé trois ans plus tard, brille par son timing! Et par sa singularité aussi. Ware, de tous les courants avant-gardistes new-yorkais (membre en règle des Jazz Passengers et, aux antipodes, du groupe acid-jazz Groove Collective, ou percussionniste pour Steely Dan), réinvente les essentielles d’Ellington avec ce superbe bambocheur de la guitare qu’est Marc Ribot, aussi musicalement schizophrène que lui. Beau programme! Évidemment, ici, tout est dans l’exploration harmonique, les dosages de tonalités, l’exploitation des silences, dans la libre pensée de deux protagonistes qui se livrent en toute intimité. L’amateur de Duke Ellington n’y perd pas ses repères quoique, à la longue, tirée par les cheveux, l’aventure des deux compères finisse par manquer de propositions soutenues. Pas évident.