C’est une chose que de demander «What will they do, when my poor body’s gone?» comme le fait Bob Walsh dans Graveyard Blues; c’en est une autre que de poser cette question après avoir survécu à de sérieux ennuis de santé qui l’ont mis sur la touche au cours des dernières années. Une certaine gravité, propre à ceux qui ont tutoyé la mort, teinte donc ce 11e album solo, bien que la formule demeure essentiellement inchangée et que les arrangements de Jean Fernand Girard, s’ils peuvent sans doute parfois être qualifiés d’ensoleillés, flirtent encore dangereusement avec la muzak. Que le grand Bob parvienne à imprimer sa patte sur ces chansons après qu’elles eurent été ainsi javellisées en dit long sur la force de cet immarcescible paquebot qu’est sa voix. Elle demeure d’ailleurs toujours la meilleure amie de ce nécessaire souffle de vie que libère l’harmonica de Guy Bélanger. «I sing for the hungry, I sing for the lonely», affirme Walsh. C’est précisément pourquoi il est indispensable. (D. Tardif)
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Bob Walsh
After the Storm
Bros, 2015