Bobby Conn
The Golden Age

Comment voulez-vous décrire un artiste qui évoque à la fois les Bee Gees et Kurt Weill, Urge Overkill et Nick Drake, Burt Bacharach, T Rex, Funkadelic, Hawkwind, les Stones, Devo et Jobim, parfois dans le même morceau? Vous pourriez allonger la liste de comparaisons pendant des heures, vous n’auriez jamais d’idée précise du son de Bobby Conn, créature étrange qui est forcément plus que la somme de ses parties. Antéchrist auto-proclamé, déserteur de la scène post-rock de Chicago avant même qu’elle ne naisse, artiste de performance imprévisible, militant anti-capitaliste, Conn est l’un des plus grands martiens du monde de la pop, une sorte de Jimi Tenor sur l’acide avec des intentions révolutionnaires. Sous la gouverne de l’ubiquiste Jim O’Rourke, qui soigne la réalisation de ce joyeux foutoir, on retrouve un aréopage de musiciens de tous les milieux (dont la suave Monica Bou-Bou, au violon électrique) donne vie à l’un des plus joyeux délires entendus depuis longtemps. À voir impérativement à la Sala Rossa, le 8 novembre.