Bodega
Endless Scroll

La réputation de ce combo de Brooklyn n’est pas surfaite. Bodega est, en concert surtout (performance dingue au festival NXNE), probablement une coche au-dessus de tous ceux qui essaient de faire leur place dans le circuit souvent un peu trop élitiste du art-rock. Sur disque, la claque est un peu moins intense, mais assez pour qu’on prenne cette formation au sérieux. Issus pour la plupart du milieu de l’art et du cinéma avant-gardiste new-yorkais, les trois filles et deux gars de Bodega balancent un solide mélange de post-punk angulaire et d’avant-pop vitaminée sur ce premier effort. La musique, croisement libre entre Wire, Talking Heads, Crisis, Elastica, Kleenex et Pylon (entre autres), appuie les manifestes antitechnologie ou les critiques socioculturelles du groupe, le tout ponctué d’une bonne dose de cynisme, d’ironie et de dérision. La bande ne craint pas non plus de dévoiler un côté plus vulnérable, comme en témoigne la touchante Charlie, souvenir douloureux d’un ami disparu. Si les Bodega ne font pas mouche à tous coups, ils signent là un des albums les plus significatifs à être paru cette année.