Il faut l’accepter, le son Bon Iver s’est complexifié. Malgré tout le succès du sublime For Emma, Forever Ago, la formule guitare/voix a ses limites que Justin Vernon avait déjà repoussées sur le EP Blood Bank. L’ambiance demeure poignante, toujours servie par la mélancolie inhérente au chant de falsetto de l’Américain du Wisconsin, mais rendue plus abstraite par l’utilisation d’effets vaporeux, de mélodies parfois imprécises et de structures alambiquées. En ce sens, malgré quelques pistes à la hauteur des attentes, Bon Iver est moins direct et demande à être apprivoisé. Vernon y utilise les cuivres comme le faisait Sting en 1987, il y a pire, mais on s’explique mal l’horrible Beth/Rest qui s’enfonce dans le soporifique et le synthétique à la toute fin.
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Bon Iver
Bon Iver
Jagjaguwar, 2011