Sous son pseudonyme de Bonobo, le producteur anglais Simon Green nous a habitué au fil de ses albums à des univers musicaux enveloppants, presque spirituels. À travers une utilisation de timbres acoustiques surprenants et de basses synthétiques liant le tout ensemble, il livre des textures uniques et instantanément reconnaissables. Ce sixième album, Migration, ne fait pas exception. Le musicien y est au sommet de sa forme et, bien qu’il ne révolutionne pas son propre son, il l’approfondit plus que jamais.
À travers les 12 titres, Green captive par sa palette sonore unique et son habileté à combiner idées harmoniques non-convenues et rythmes toujours dansants. L’album ayant été composé et enregistré sur la route, le concept du déplacement y devient une base sur laquelle tout s’accorde. Du titre aux sonorités en passant par les thèmes abordés, l’album rappelle le voyage, les villes où l’on n’est que de passage, le chemin qui ne se termine jamais.
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S’ouvrant sur une quiétude étincellante avec la chanson homonyme, Migration évolue lentement, passant d’une saveur musicale à une autre sans accroc, toujours avec délicatesse et sensibilité musicale. Les collaborateurs venus prêter leurs voix à l’opus brillent également chacun leur tour. Les soupirs haut-perchés de Michael Milosh sur Break Apart et les mélodies entonnées par Nick Murphy sur No Reason s’intègrent à merveille au style principalement instrumental de Bonobo.
Si on peut qualifier Migration de paisible (et même apaisant) dans son ensemble, il n’en est pas moins que le groove est présent tout au long de l’écoute. Simon Green signe ici un album qui est non seulement tout indiqué pour faire de longues heures de voiture par temps gris, mais qui démontre également assez de vivacité pour conserver sa place sur un dancefloor. Un équilibre précaire qui est très difficile à atteindre, où l’artiste semble toutefois se trouver en complète maîtrise.
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