Enfin, un nouvel opus complet par la cantatrice (presque) chauve, après plusieurs expérimentations réussies en compagnie de Stereolab et d’autres de ses sujets. Dans les avenues de Kekeland, une cour impressionnante s’est réunie, sur ce qui apparaît presque comme une compilation de duos. On remarque d’abord la présence de Sonic Youth (ravissante Demi Clocharde), la chimie parfaite avec M (Pipeau, reprise cocasse des Zazous, Rififi), un rock abrasif avec Noir désir, une dérive de jazz expérimental avec le grand Archie Shepp, et bien sûr les inévitables petits plats d’Areski aux musiques et à la production. Si la liste des collaborations est tout à fait emballante, il est évident que l’album ne possède pas l’unité de la plupart des autres productions de Fontaine et que les textes sont dans certains cas plus légers (Baby boum boum, Je fume). L’ensemble demeure toutefois des années-lumière au-delà de la moyenne, avec des chances certaines de faire percer cette poésie d’outre-espace auprès d’un bassin plus large de curieux. De la pop de grande classe.
Guide albums
Brigitte Fontaine
Kekeland
Virgin, 2001