Bruno Pelletier
Microphonium

Après 25 ans de carrière, Bruno Pelletier signe un dixième album, le premier à contenir du matériel original depuis Un monde à l’envers, paru en 2002. Réalisé par le chanteur et son complice Marc Bonneau, l’opus est, il faut le dire, bien décevant. Si on retrouve avec bonheur cet instrument puissant, la voix ample et rocailleuse de Pelletier, on se dit que ce don mériterait tellement mieux que ces textes mièvres et ces mélodies faciles. De L’Espoir (pompeux duo avec le ténor Francesco Verrecchia) à Jusqu’à la dernière femme (maladroit hommage aux femmes du monde), en passant par Love amour amore (où le mot «amour» est décliné dans plus de cent langues et dialectes), la plupart des 12 pièces manquent d’âme. Ce qui mérite d’être sauvé: la jazzy J’en veux (fruit des efforts de Serge Lama et Daniel Lavoie), la sobre Déliverrance, la sensible Après toi, le déluge (magnifiée par le piano de Catherine Major) et le succès radio par excellence, l’entêtante Autant que toi.