En s’inscrivant dans une lignée littéralement royale (B.B. King, Albert King), le guitariste et chanteur aveugle Bryan Lee perpétue depuis une vingtaine d’années le blues Chicago-style. Cette filiation n’a évidemment pas empêché le «Braille Blues Daddy» de s’imposer dans les clubs de Bourbon Street, dont il avait fait sa base d’activités. On ne s’étonnera pas que ce fils adoptif de La Nouvelle-Orléans ait voulu témoigner de la dévastation infligée à la capitale louisianaise par l’impitoyable ouragan Katrina, qui donne son nom à l’album. Entouré de son groupe régulier augmenté de quelques invités (dont le merveilleux guitariste Duke Robillard), Lee chante avec une gravité certaine les lendemains lugubres de ce désastre naturel, mais aborde également les sujets habituels du répertoire (amours, ruptures amoureuses, déboires de musicien) avec un entrain communicatif et un groove d’enfer. Pas de surprise, mais pas de déception non plus.
Guide albums
Bryan Lee
Katrina Was Her Name
Justin Time, 2007