Caetano Veloso
Abraçaço

Dans la mythologie brésilienne, c’est sûr que ce n’est pas évident d’être plus haut que Tom Jobim. Mais Caetano Veloso, qui soufflait en août 2012 ses 70 bougies, reste un artiste au sens large. Sur ce disque, le troisième d’une trilogie réalisée par son fils – le très créatif Moreno – et Pedro Sá, le guitariste du power trio qui l’accompagne, on le retrouve encore tellement pertinent, jeune et lucide qu’on en reste bouche bée. D’entrée de jeu, le «tropicaliste» pique une saine colère contre la bossa dans A Bossa Nova É Foda, et le solo saturé en arrache de manière inattendue dans la chanson-titre qui suit juste après. Mais cela ne l’empêche pas de prendre plus de huit minutes pour chanter en douceur un hommage intemporel à des femmes communistes. Chapeau.