L’hiver passé, on avait eu Before the Poison de Marianne Faithfull pour accompagner les jours pâlots de janvier; cette année, c’est Cat Power, décidément extraite de l’enclave indie rock, qui largue ses ballades sombres et enveloppantes. Sur ce nouvel album enregistré à Memphis auprès de musiciens vétérans (attention au titre un peu confondant: il ne s’agit pas ici d’un "greatest hits" mais bien d’un album intitulé The Greatest), la diva tourmentée chantonne ses histoires de paumés et de marginaux décalés avec une assurance étincelante et un calme indéniable. Taillées sur mesure pour les nuits blêmes, devant piano, mais ne lésinant pas sur la guitare quand c’est nécessaire (The Moon, Love & Communication), les chansons marient tristesse et lyrisme écorché à des effluves de soul venu du Sud, des ambiances de piano-bar enfumé (Lived in Bars, After It All), évoquant même parfois des terres plus country (Empty Shell, Islands).
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Cat Power
The Greatest
Matador, 0000