Cecil Taylor / Bill Dixon / Tony Oxley
Complicité

Grande première pour l’étiquette Victo que la production de ce triple album, cadeau pour l’amateur. Il faut dire que la soirée dont il témoigne valait bien un traitement spécial. Lorsqu’il est apparu possible que la vedette du concert de clôture de l’édition 2000, Cecil Taylor, ne puisse être présent, les organisateurs du FIMAV ont trouvé dans la foule de festivaliers Paul Plimley et John Oswald, qui furent engagés in extremis pour ouvrir devant Marilyn Crispell. Finalement, Taylor fut de la partie, et cette soirée aura sans doute été l’une des plus belles du FIMAV. Chacun des concerts est reproduit ici intégralement. Oswald et Plimley offrent chacun un solo et partagent trois duos. C’est Oswald qui mène la danse, son jeu extrêmement hachuré au sax obligeant Plimley à un certain mimétisme au piano. Celui-ci retrouve toutefois sa liberté et son sens de la mélodie dans le solo final, très réussi. Marilyn Crispell a donné ce soir-là un concert tout en équilibre. Entre le lyrisme et l’abstraction, la partition et l’improvisation, la composition et l’interprétation, la balance est parfaite. Le seul élément qui ne souffre pas de contrepartie tout au long du concert est la perfection du jeu de la pianiste. Le troisième disque nous livre un Cecil Taylor qui, à 71 ans, n’a pas perdu un iota de sa puissance de frappe. Ses improvisations mettent le feu au piano et l’auditeur en transe. Impressionnant.