Cephas & Wiggins
Somebody Told the Truth

John Cephas et Phil Wiggins font du blues acoustique de la plus belledes façons: en forgeant des mélodies d’une douceur intangible, rappelant au passage qu’avant eux, il y a certes eu un Mississipi John Hurt pour les inspirer. Le country-blues dans son plus simple et plus souhaitable appareil. Tout est infiniment bien raconté: Railroad Bill, celui qui vole des poulets aux fermiers de la Caroline, Stack qui s’en prend à Mrs. Devil, les mésaventures des pionniers du blues Skip James et Blind Boy Fuller; en tout, plusieurs pièces dites "traditionnelles", en plus d’une demi-douzaine de nouvelles de leur cru. C’est le troisième album du duo, et à mon avis celui qui démystifie les clichés de déboires associés au blues. La vérité, c’est que le blues est la musique de tous les états d’âme. Avec eux, on a le goût de sauter dans le premier étangvenu, de se faire une salade d’ocras et de flâner sur la voie ferrée. Et c’est parfait comme ça.