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Chairlift: Moth

Chairlift
Moth

Columbia, 2016

De la pop ultra raffinée. C’est avec cette étiquette-là, ces cinq mots, qu’il faut introduire le troisième album complet de Chairlift mais aussi l’ensemble de son œuvre. Alors qu’on ne s’était même pas encore lassés de Something (2012), voilà que le duo brooklynois nous revient avec une collection de pièces originalement arrangées. Après Look Up, genre de préface tropicale et quasi naturaliste, la basse de Patrick Wimberly se fait aller comme jamais sur la très groovy Polymorphing. Un morceau funk porté par des cuivres qui ne «clashe» pourtant pas avec la bombe bollywoodesque Ch-Ching et la très dance Moth the the Flame, les singles les plus porteurs du disque. Si Romeo, le deuxième extrait, reste un peu répétitif dans son refrain, Moth regorge de prises de risques avec Ottawa to Osaka (serait-ce du koto?) et l’expérimentale Such Thing as Illusion.

Mais ce qu’on retiendra sans doute le plus de ce disque, c’est l’interprétation divine et la voix texturée de Caroline Polachek capable de transcender, de chanter l’amour avec plus de confiance en elle que ses contemporaines qui se déprécient pour la plupart. Mentionnons d’ailleurs, au passage, la très belle balade Crying in Public, une rare représentation de la vulnérabilité de cette auteure qui ne verse jamais dans les lieux communs.