Arno
Charles Ernest

"La tête dans les nuages et les pieds dans la boue." On n’aurait pas pu trouver mieux que cette phrase tirée de la chanson Ma Femme pour décrire Arno, ce Belge aux 25 albums en 25 ans de carrière, qui démontre encore une fois sur Charles Ernest qu’il n’a pas fini d’exploiter ses sources d’inspiration. Arno nous offre à nouveau son nectar abrasif; un sens de la fête excessif contrebalancé par un blues écorché et déglingué, à travers pas moins de 15 chansons, dont deux reprises (Élisa, en duo avec Birkin, et une des Rolling Stone). Son sujet de prédilection reste l’amour, mais conjugué à la Arno, c’est-à-dire à la fois cru et romantique, désillusionné et superbement naïf. Et malgré l’âge, l’homme à l’élocution surréaliste ne montre aucun signe d’essoufflement et pousse parfois l’intensité beaucoup plus loin que bien des jeunots. Peut-être l’un des albums les plus solides de ce personnage unique dans la francophonie.