C’est au-delà de toutes les espérances. Un septième disque de Chris Whitley, presque aussi céleste que son premier, Living with the Law. Ici, c’est onze instants de pur bonheur. C’est le recyclage béni de monuments tirés de l’oubli. On succombe totalement à Spanish Harlem Incident (Bob Dylan), accentué par son sens aigu de la dramatisation; à Smokestack Lightning (Howlin’ Wolf), basculant du côté de la douleur; à Drifting (Jimi Hendrix), avec une infinité de nuances; à Perfect Day (Lou Reed) et à sa mélodie tendre et sereine; à Stones in My Passway (Robert Johnson) pour sa créativité un peu austère, etc. Les inflexions vocales de Whitley, la vérité acoustique qui en émane, la guitare qui s’éraille: tout est là. Avec Billy Martin et sa batterie chatoyante, Chris Wood et sa contrebasse discrète, tous les tempos lents de l’album nous entraînent volontiers dans un émouvant plongeon. Un chef-d’ouvre.
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Chris Whitley
Perfect Day
Valley Entertainment/Song, 2000