Chris Whitley
Rocket House

Alléluia! Le 7e disque du mystique et spirituel Chris Whitley paraît finalement chez nous, un an après sa sortie officielle, allez savoir pourquoi. En fait, le Texan de 41 ans nous livre son premier véritable album de studio depuis 1995, si l’on considère que Dirt Floor était un live acoustique enregistré en une journée et que Perfect Day, paru en 2000, était un album de reprises. L’assortiment de textures et de sonorités qui ont tant fait la marque du clochard céleste rejaillissent à nouveau: traditionaliste à la guitare National lorsque le blues du Delta apparaît, mélodiste hypnotisant quand les arômes trip-hop ou moyen-orientaux font surface. L’introverti Whitley est passé maître dans l’art d’ériger des pièces qui voguent de couches superposées en structures harmoniques à l’infini. Sa fille Trixie y chante, tout comme Dave Mathews et Bruce Hornsby y jouent et DJ Logic y scratche. Commencer un disque avec la jouissive To Joy devrait être interdit: c’est tellement invitant que c’en est pervers. Surprise! une pièce cachée (sorte de blues pour damnés!) à la fin du disque. Génuflexion.