«Dans ma veste de soie rose / Je déambule morose / Le crépuscule est grandiose», chantait en 1973 Christophe. Héloïse Letissier, la seule et unique demoiselle derrière Christine and the Queens, susurre en 2014 les mêmes mots comme s’il s’agissait d’un art poétique, en y intercalant pour faire bonne mesure quelques phrases de Heartless de Kanye West. La posture est aussi séduisante que familière: au désastre des nuits de solitude, la coqueluche de l’électro-pop hexagonale oppose un dandysme findumondesque et androgyne, une manière obstinée d’être élégante dans la tempête, de se draper dans de beaux vêtements quand tout fout le camp, de polir sa tristesse comme un diamant. Une posture que la bilingue Christine n’arrive toutefois pas toujours à transcender, ses courtepointes baroques s’enlisant souvent dans de vaines circonvolutions. Concluons au phénomène essentiellement franco-français.
Guide albums
Christine and the Queens
Chaleur humaine
Because, 2014