Après une ouverture austère de cordes pincées avec délicatesse, sans l’archet, le Québécois Claude Lamothe, que l’on connaît comme celui qui a su insuffler à l’instrument une énergie rock déployée sans demi-mesures, convie ses fans à un troisième épisode intitulé Vivace, voyage sans bagages entre les continents. Sur cet album, le virtuose nous dit – paradoxalement – qu’il n’a plus envie de fuites à la Cavale, mais plutôt de s’immobiliser en laissant glisser l’archet entre un tango et une valse, pour déambuler jusqu’à La Cathédrale de Bourges, passer D’Irlande en Québec ou D’Afrique en Amérique avec un bref arrêt de trois minutes par L’Île des vents et ses secrets bien gardés. Lamothe réitère l’influence de Bach, comme sur tous ses autres albums, par un clin d’œil à sa cinquième Suite pour violoncelle seul (V comme dans Bach). Un disque grave et embrasé, vigoureux, que l’on reçoit en pleine cage thoracique.
Guide albums
Claude Lamothe
Vivace
Analekta, 2005