"C’est pas si con, coco, quand on se dit chanteur, de mourir d’un concert du pan créateur." Voilà l’ultime calembour d’un homme de parole, amant des mots français, fasciné par le jazz, l’Afrique et le Brésil. Ironiquement, le premier disque original d’un jazzman français sur la prestigieuse étiquette Blue Note est un album posthume. Testament inachevé, La Note bleue est une œuvre grave et légère, fragile, émouvante, qui vous laisse émerveillé, comme en apesanteur. On y découvre la voix de David Linx, le grand Claude nous cause d’Herbie Hancock et d’Hubert Reeves et on réécoute Monk en français dans une lumière nouvelle. Puis ce raccourci d’une immense carrière s’achève avec l’orchestration sublime de l’ode à Toulouse par Yvan Cassar. C’est là qu’on palpe l’immortalité. Bouche bée…
Guide albums
Claude Nougaro
La Note bleue
Blue Note/EMI, 2005