Au jeu du heartland rock, celui dont on bat le rythme sur le volant de la voiture perdu au milieu d’une Amérique mythique, Colin Moore vise souvent juste. Long Road, belle invitation à apprivoiser la mélancolie du bitume, aurait pu, à une autre époque, rivaliser avec un tube des Counting Crows. Ambitionnant de se rapprocher de son énergie de scène, le Montréalais à la voix rauque insiste malheureusement pour arpenter, en touriste, les routes du country rock et d’un punk aux velléités celtiques sur ce deuxième album à ranger dans la catégorie fourre-tout du rock alternatif (que l’on croyait morte et enterrée). Guérissez votre trouble de la personnalité multiple, monsieur Moore. On garde un oeil sur la bouteille de whisky.
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Colin Moore
Heart of the storm
Indica, 2012