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Constantinople et Ablaye Cissoko: Les jardins migrateurs

Constantinople et Ablaye Cissoko
Les jardins migrateurs

Ma case, 2016

S’il est vrai que la musique adoucit les mœurs, elle permet surtout des voyages inédits… en classe économique. Comme celui-ci, où la tradition persane profane rencontre un vrai griot sénégalais investi de sa haute mission. Les membres de la formation montréalaise Constantinople, munis seulement d’un setar, d’un tombak et d’une viole de gambe, entourent ici la kora et la voix d’Ablaye Cissoko qui chante l’aube et la pluie, le pays de l’eau, le fleuve Saint-Louis, les grandes traversées et les amours compromises par la distance. Musique ni gaie ni vraiment triste, mais quelque part sereine et contemplative de la beauté profuse et intemporelle qu’elle engendre. Le flux rythmique du morceau Lountang nous ramène de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à Cuba et le texte bref qui présente cet ouvrage parle d’une rencontre «entre les mystiques du désert et les poètes des anciens empires». Planant à souhait.