Aguicheuse l’alter ego de Benjamin Biolay (qui lui mâche les trois quarts du travail) avec les chansons d’étourdie, de paumée et de mésadaptée de ce second album qui rappelle Amélie Morin, la filière Higelin ou jadis Béatrice Arnac. Évitant la neurasthénie immanquablement associée à ces sempiternels petits filets de voix chuchotantes franchouillardes, Bye bye beauté a une étonnante facture ludique, des ouvertures de rock assez solides et renouvelle un peu le genre avec quelques trouvailles sonores, de petites futilités attachantes, le contraste entre le doux et le dur des guitares saturées mixées en sourdine et une bonne humeur même dans le sordide qui évoque une antithèse littéraire de Souchon – rien que Kids: " Je conduis mais toi tu roules / j’ai peur de percuter la foule / prenons-le en stop cet inconnu / puis rendons-le sans vie à moitié nu / juste pour rire " et le fragile Beau Fixe méritent le détour! Quelle écriture! Bien malmenée depuis une dizaine d’années, la chanson de France, si elle a encore un futur ici, doit ressembler à ça. Qu’elle vienne.
Guide albums
Coralie Clément
Bye bye beauté
Nettwerk/EMI, 2005