Coralie Clément n’échappe pas à la comparaison avec sa consour Keren Ann. Premièrement parce que la frangine du désormais réputé Benjamin Biolay partage avec la chanteuse d’origine israélienne le timbre d’une voix susurrée, parfois à peine audible et qui se brise pourtant avec l’élégance de l’innocence. Ensuite, parce que le grand frère lui a concocté – comme il l’a fait pour lui-même, Keren Ann et Henri Salvador – des chansons dont la forme à l’ancienne, évoquant une époque couleur sépia, est en voie de devenir une marque de commerce. Oscillant entre la bossa-nova et la chanson, Coralie Clément parvient pourtant ici à se démarquer, faisant preuve de moins de fatalisme dans sa manière d’"attaquer" les chansons, donnant aux très belles compositions de Biolay la voix tendre et fragile qui leur sied parfaitement. Somptueusement kitsch.
Guide albums
Coralie Clément
Salle des pas perdus
EMI, 0000